2042...
Je me souviens d'un temps où les maladies chroniques, appelées aussi maladies de civilisation avaient atteint une telle proportion que toute la population était directement ou indirectement touchée.
Il s'agissait :
Des maladies cardiovasculaires et des accidents vasculaires cérébraux
Du diabète
Des cancers
Des maladies auto-immunes
Des maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer, sclérose en plaques)
Des dépressions, fibromyalgie, douleurs chroniques
Des allergies
De l'obésité
De l'infertilité
Etc...
Alors que les progrès scientifiques avaient permis d'allonger l'espérance de vie (+ de 40 ans entre 1850 et 2015), l'espérance de vie en bonne santé, elle, semblait amorcer un déclin. Alors que les femmes avaient une espérance de vie de 85,3 ans et les hommes 79,4 ans, chiffres stables en 2018, l'espérance de vie en bonne santé en France semblait connaître un déclin inattendu. Elle se situait à 67 ans pour les femmes et 65.6 ans pour les hommes.
Plus inquiétant, les maladies de civilisation ne concernaient plus seulement une population vieillissante mais impactaient aussi de très jeunes sujets. La médecine moderne s'était vite retrouvée à court de solutions. La rapidité avec laquelle ces maladies progressaient chaque année, la laissait complètement dépassée et les malades dans une profonde errance médicale.
Heureusement, de plus en plus de médecins, scientifiques et praticiens de médecines complémentaires se sont alliés pour trouver, non pas un remède miracle, sauveur de l'humanité, mais les causes réelles de ce fléau.

À la recherche du Saint Graal
La première constatation a été d'admettre que ces maladies touchaient principalement les pays modernes industrialisés ou en voie de développement. D'ailleurs, il a été difficile pour certains de reconnaître le paradoxe de ne retrouver ses maladies uniquement dans des pays dotés d'un haut niveau médical et technologique, et peu voire pas dans des régions rurales du monde restés sur un mode de vie ancestral ou traditionnel.
Les progrès de la recherche ont certes aidés à soigner certaines pathologies, mais la science moderne en se focalisant sur le traitement des symptômes et en devenant hyper-spécialisée, a bien trop souvent mis de côté les causes de ces maladies et surtout a oublié que l'être humain ne pouvait pas être considéré comme un ensemble d'organes fonctionnant individuellement sans interaction mais bien comme faisant partie d'un grand tout.
Pour avancer, il a donc fallu dans un second temps faire preuve de beaucoup d'humilité, et admettre que le mode de vie occidental ne permettait pas à l'homme de vivre et de vieillir en bonne santé. Les réactions ont été vives, car une partie de la population croyait encore que la science pouvait tout régler et trouver de nouveaux remèdes à leurs maux.
Se réunir
Heureusement une poignée de personnes réunissant des politiques, scientifiques, spécialistes, journalistes, chercheurs, et beaucoup d'individus ayant "juste" l'intime conviction d'un autre possible ont créés un "Grand Conseil" persuadés que la cohésion, le partage de connaissances, le bon sens et la remise en question d'un bon nombre de certitudes passées étaient la clé de l'évolution de l'humanité, voire de sa survie. L'unique condition de ce Grand Conseil était de n'avoir aucun parti pris, aucun conflit d'intérêt, seulement le désir de faire évoluer l'Humanité vers un autre futur, où la santé ne serait pas une chance mais un droit et une responsabilité pour chacun.
Car oui il en allait de la responsabilité de chacun, une fois les causes établies, de faire les modifications nécessaires afin de retrouver la pleine santé pour cette vie et toutes les générations futures.
L'acceptation des causes
Après plusieurs années de concertation, de compréhension et de grand ménage de croyances, voilà les principales causes des maladies dites de civilisation, qui seront plus tard renommées "maladies environnementales et comportementales":
La pollution sous toutes ses formes : air, eau, terre
L'agriculture intensive
Les aliments transformés, bourrés d'additifs et dénués de nutriments
La sédentarité
L'excès de poids
Les addictions, l'excès de médicaments
Les émotions négatives en répétition et le stress psychologique chronique
Le non-respect du vivant
La déconnexion à la nature
La précarité
La diffusion permanente de la peur par les gouvernements en place et les médias
La mondialisation
Il en a fallu du courage pour divulguer ses informations puis transformer ses sociétés à la dérive. Mais les résultats sont bien là, 20 ans plus tard, les maladies de civilisation qui représentaient la première cause de mortalité et de morbidité dans le monde en 2022, ont aujourd'hui presque toutes disparues.
Le passage à l'action
Des décisions fermes et sans appel ont été prises, d'énormes campagnes de mobilisation se sont mises en place dès le début pour aider tout le monde même les plus démunis, les objectifs étaient clairs et l'entraide très active :
Transformer l'agriculture, interdire immédiatement l'utilisation de produits chimiques ne respectant pas la Terre et au passage l'homme, proposer des modèles de petites fermes autonomes et rentables pour plus de local, faire de la permaculture un modèle, encourager les initiatives de dons de terre pour créer ses modèles et permettre à cette nouvelle génération de trouver du sens à leur métier etc...
Revenir à l'artisanat et aux métiers traditionnels, mettre fin à cette consommation à outrance et aux méthodes industrielles...
Apprendre aux plus jeunes à bien se nourrir, à lâcher les écrans, à sortir dans la nature, à vivre en communion avec cette nature, à prendre soin des autres, des animaux, d'eux-mêmes aussi en apprenant à écouter et accueillir leurs émotions, créer des écoles de la vie où le système s'adapte à l'enfant et pas l'inverse, qui respecte son rythme, sa différence, ses capacités....
Apprendre aux plus grands à consommer moins mais mieux, comprendre que le bonheur n'a rien à voir avec le fait d'avoir mais est un état intérieur qui nous accompagne à chaque instant peu importe ce qui se passe à l'extérieur, équilibrer le temps de repos et de travail, permettre aux séniors de transmettre leur savoir aux jeunes générations...
Transformer les villes en espaces verts gigantesques, mettre fin à la déforestation, et replanter partout et massivement...
Faire de la prévention en matière médicale une priorité, revenir à une médecine de bon sens, enseigner l'alimentation santé, la nutrition et la micronutrition dans les écoles, les entreprises, apprendre à prendre soin de son corps et à être responsable de sa santé, se prendre en charge, sortir de l'illusion d'un sauveur, créer des lieux regroupant médecine moderne et complémentaires...
Des choix courageux et salvateurs face au mythe de la sacro-sainte croissance éternelle, fondement de l'économie mondialisée et des systèmes politiques en place à ce moment-là. Pire ils savaient et laissaient faire afin de laisser prospérer l'agrobusiness et l'industrie pharmaceutique.

Un but commun
On ne comprend pas encore comment une petite poignée d'hommes a réussi à changer l'humanité toute entière. Cela reste une énigme. Même si l'on sait depuis longtemps qu'une prise de conscience individuelle, alliée à un effet de nombre (sans que la majorité soit nécessaire), peut permettre que le changement se diffuse à l’échelle de la société. Les buts communs d'une meilleure santé et d'un mieux vivre ont suffit à transformer ce qui semblait pourtant impossible, tant les défis étaient importants et les habitudes ancrées. Rien n'aurait été possible sans l'entraide énorme qui s'est mise en place. Il n'y avait plus de classes sociales, de pauvres, de riches, de différences ethniques, de différences politiques... Juste un seul but!
Et maintenant...
Désormais c'est une médecine écologique et préventive qui est enseignée dans les facultés du monde entier visant l'harmonie entre nos écosystèmes intérieurs et extérieurs, une médecine qui prend en considération non seulement l'individu mais aussi son interaction avec son environnement ( habitat, mode de vie), sa biologie et sa conscience profonde.
L'optimisation du mode de vie et de l'habitat ont suffi à changer l'avenir de l'homme. L'alimentation est apparue comme un des leviers les plus importants dans cette profonde et durable transformation.
Et vous, quels sont vos rêves pour les vingt prochaines années ?
