La ménopause correspond à un arrêt définitif des menstruations qui survient en général entre 45 et 55 ans, le plus souvent autour de 51 ans. Les facteurs génétiques, l'environnement, le mode de vie peuvent influencer ces variations.
La ménopause peut entraîner de nombreux symptômes invalidants. La prise de poids en est un, peut-être celui que les femmes supportent le moins, car le corps connaît de nombreuses modifications notamment la répartition des cellules adipeuses, avec augmentation de la graisse, surtout abdominale.
Quels sont les mécanismes qui expliquent cette prise de poids ? Sont-ils inévitables ? Comment adapter son mode de vie pour limiter cette prise de poids à la ménopause ?
C'est ce que nous allons voir dans cet article!
Sommaire :
Quels sont les mécanismes qui expliquent la prise de poids à la ménopause ?
La chute des œstrogènes :
Et plus précisément la chute de l'œstradiol (un des types d'œstrogènes produits naturellement par le corps) liée à la ménopause qui favorise la stimulation des adipocytes abdominaux, donc la prise de graisse au niveau du ventre.
La chute générale des œstrogènes pousse l'organisme à fabriquer du gras. En effet, le corps pouvant fabriquer des œstrogènes à partir du tissu adipeux, il est encouragé à stocker pour contrebalancer la chute hormonale.
Une baisse de la fabrication des hormones thyroïdiennes :
Cette baisse de la fabrication des hormones thyroïdiennes provient directement de la chute des œstrogènes. Et sachant que l'un des rôles des hormones thyroïdiennes est de réguler les métabolismes et donc influencent fortement la balance, on comprend pourquoi les kilos ont tendance à s'accumuler.
La chute de la testostérone :
La chute de la testostérone liée à l'âge favorise une fonte musculaire, ce qui réduit le métabolisme de base. Le corps brûlant moins de calories au repos, celles-ci sont stockées sous forme de graisses.
Une perte de sensibilité à l'insuline :
L'insuline est une hormone produite par des cellules spécifiques du pancréas dont le rôle principal est la régulation du métabolisme du glucose mais également un rôle de stockage. À la ménopause on observe une perte de sensibilité à l'insuline, qui produite en plus grande quantité, joue son rôle d'hormone de stockage.
Les symptômes de la ménopause :
Les bouffées de chaleur, la dépression, les douleurs osseuses et articulaires, la fatigue, autant de symptômes de la ménopause qui peuvent également entraîner une baisse de l'activité physique, contribuant à augmenter le stockage.
Un faible taux de sérotonine :
La ménopause s'accompagne parfois d'un faible taux de sérotonine (hormone de l'apaisement nerveux), lié encore une fois à la chute des hormones, contribuant ainsi à des envies irrépressibles d'aliments glucidiques (pâtisseries, biscuits, chips, bonbons, pâtes, pain...), consommés en quantité trop importante.
Augmentation de la ghréline (hormone de la faim) et diminution de la sensibilité à la leptine (hormone de la satiété) :
La chute des œstrogènes entraîne une modification au niveau de deux hormones importantes dans le processus de la faim : la ghréline qui stimule notre appétit a tendance à augmenter, et la leptine qui régule les réserves de graisses dans l'organisme et l'appétit en contrôlant la sensation de satiété, a tendance à diminuer.
Un sommeil de moins bonne qualité :
La baisse de la production hormonale va souvent de pair avec une modification de la qualité du sommeil (baisse de la sérotonine, de la mélatonine, manque de progestérone). Or, un mauvais sommeil est directement impliqué dans la génèse du surpoids, la fonte musculaire et l'augmentation de l'appétit.
Quels sont les moyens pour limiter la prise de poids à la ménopause ?
Avant toute chose, il faut préciser qu'il n'y a pas une ménopause mais des ménopauses. Chaque femme pourra connaître des symptômes différents, à intensité différente et à un stade de vie différent. C'est pour cela qu'on ne peut pas banaliser ou standardiser les moyens de prise en charge de la ménopause. Déjà parce que ce n'est pas une maladie! C'est un ensemble de symptômes plus ou moins intenses provoqués par la chute des hormones.
La première chose à faire est donc de consulter un professionnel de la santé qui pourra vous indiquer où vous en êtes, par des bilans sanguins par exemple, et vous orienter vers la meilleure prise en charge pour vous.
Un mode de vie adaptée :
La stabilisation du poids passera bien évidemment par une alimentation équilibrée, apportant les bonnes sources de nutriments (oméga-3, protéines animales et végétales, fibres, vitamines, minéraux...). La femme ménopausée ou en préménopause devra également privilégier le sport pour diminuer les bouffées de chaleur, réduire le risque d'ostéoporose, faciliter le sommeil, améliorer l'humeur et la cognition. Elle doit bien sur prendre en charge les éventuels problèmes associés à la ménopause (hypothyroïdie, insulinorésistance, inflammation chronique...) et favoriser une bonne détoxification de son organisme.
La phytothérapie et la micronutrition pour réguler et apaiser les symptômes :
Que ce soit pour les bouffées de chaleurs, les troubles du sommeil, l'irritabilité, les douleurs musculaires et articulaires, l'inflammation, la rétention d'eau, les risques cardiovasculaires, la peau grasse, la sécheresse vaginale, la baisse de la libido...Il est important d'agir sur les symptômes pour ensuite pouvoir réguler son poids. Si vous souffrez tous les jours, que vous avez un sommeil peu récupérateur, que vous êtes fatiguée, déprimée, votre corps aura du mal à mettre toutes les chances de votre côté pour perdre du poids durablement!
La phytothérapie (l'usage des plantes médicinales dans le but d'entretenir ou d'améliorer son capital santé pour un plus grand bien-être au quotidien) et la micronutrition (qui rassemble les macronutriments - lipides, glucides, protéines - les micronutriments - vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels - mais également les prébiotiques et probiotiques) vont tous les deux agir sur le terrain de la personne (drainer, détoxifier, assimiler) et aider à réguler et apaiser tous les symptômes de la ménopause.
Une prise en charge du stress :
"Le stress fait grossir!" Avez-vous déjà entendu cette phrase? Alors que se passe t'il vraiment ? En réalité il faudrait dire "le stress chronique fait grossir". Car un stress passager (passer un examen, parler en public, période intense au travail, etc.) nous aide plutôt à nous dépasser.
À la ménopause, il se peut que tous les changements physiologiques et psychologiques viennent nous tester sur notre résistance au stress. Si le stress s'installe durablement, le taux de cortisol augmente drastiquement, ce qui contribue à libérer plus de glucose (votre principale source d’énergie) dans votre circulation sanguine pour faire face à ce stress. Une augmentation de la glycémie augmente la sécrétion d’insuline. Si cette situation devient permanente, l'appétit augmente et la consommation de sucre et de glucides aussi.
La prise de poids à la ménopause est-elle inévitable ?
Comme on l'a évoqué dans cet article, la prise de poids à la ménopause est un processus naturel, protecteur même. Comme la production d'hormones par les ovaires diminue avec le temps, l'intelligence du corps sait qu'il peut fabriquer ses mêmes hormones via le tissus adipeux.
Mais il y a prise de poids et prise de poids... Prendre quelques kilos est plutôt bon signe et vous évitera même une chute d'hormones brutale qui entraînerait des symptômes forts à la ménopause. L'idéal est de mettre en place dès les premiers kilos (souvent dès 40 ans) un mode de vie et tous les conseils évoqués plus hauts qui vous permettront de stabiliser votre poids. Vous arriverez à la ménopause avec moins de symptômes, plus de vitalité et un poids stabilisé! Et si vous êtes déjà en ménopause, il n'est jamais trop tard pour prendre votre santé physique et psychologique en main.
Pour aller plus loin
Virginie Bazin
Naturopathe, en Vendée et en ligne, spécialisée dans l'accompagnement des femmes en préménopause et ménopause. Vous souhaitez prendre rendez-vous ?
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