Alors que pour les générations qui nous précèdent, la préménopause commençait en moyenne 2 à 4 ans avant la ménopause, aujourd'hui elle débute parfois plus de 10 ans avant l'arrêt définitif des menstruations. Une période plus longue et des symptômes plus forts en moyenne. Alors qu'est-ce qui perturbe autant le système hormonal féminin pour vivre cette simple transition naturelle avec autant d'inconforts ?

Sommaire :
51 ans, c'est l'âge moyen de la ménopause en France. Mais elle peut survenir à 45 ans ou à 55 ans. Chaque femme vit cette période très différemment avec parfois de multiples symptômes, ce qui rend la prise en charge compliquée.
Quels sont les principaux symptômes de la préménopause ?
Mastopathies bénignes (seins tendus et douloureux)
Fibromes utérins
Kystes fonctionnels ovariens
Cycles irréguliers
SPM +++ (syndrome prémenstruel)
Règles plus abondantes ou absentes
Irritabilité, changement d'humeur
Rétention d'eau
Tensions pelviennes
Insomnies, sueurs nocturnes
Baisse de libido
Anxiété
Douleurs articulaires ou musculaires
Brouillard mental
Infections urinaires
Fatigue
Constipation, troubles digestifs
Maladies auto-immunes, allergies
Perte de cheveux
Etc...
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Quelles sont les principales causes de la préménopause précoce ?
Difficile de dire avec certitude ce qu'il en est réellement aujourd'hui car nous sommes les premières générations à vivre ce phénomène de préménopause précoce et intense ! Mais on peut tout de même avancer, sans trop se tromper, que notre mode de vie moderne crée des déséquilibres altérant le bon fonctionnement de notre organisme.
1- L'alimentation ultra-transformée
L'alimentation joue un rôle essentiel dans l'équilibre hormonal féminin. Ce qui perturbe le plus nos hormones : les graisses saturées et trans, l'excès de sucre raffiné, les édulcorants, additifs, conservateurs, l'alcool, les pesticides, etc...
Ce qui manque pour conserver l'équilibre hormonal : fruits et légumes bios, protéines de qualité, acides gras essentiels (oméga-3, oméga-6, oméga-9), aliments lactofermentés, fruits secs, légumineuses, céréales complètes, épices, fruits oléagineux, etc...
2- La pollution et les perturbateurs endocriniens
Sans grande surprise, la pollution atmosphérique et tous les polluants dans notre environnement affectent significativement l'équilibre hormonal tout sexe et âge confondus. La présence d'un syndrome de l'intestin irritable (SII) est par ailleurs corrélée aux polluants. Quand on sait que la qualité de nos intestins joue un rôle essentiel dans l'équilibre de notre système hormonal et sur notre santé globale, on peut se poser certaines questions quand aux rôles de ses polluants sur notre santé.
Les perturbateurs endocriniens (PE) perturbent directement les fonctions hormonales de l’organisme. Les PE se divisent en deux groupes : les produits de synthèse qui miment les effets des hormones (pilule contraceptive, traitements hormonaux) et les produits chimiques qui interfèrent directement avec le système endocrinien (phtalates, parabènes, PFAS, composés polybromés ou retardateurs de flamme bromés, etc). Les PE peuvent perturber l’ensemble des fonctions endocrines :
Fonctions reproductrices
Fonctions thyroïdiennes
Fonctions surrénaliennes
Métabolisme
Neuro-développement, etc.
3- Les médicaments
Et plus précisément l'excès de certains médicaments. Loin de moi, bien entendu, l'idée de réfuter l'action indispensable dans certaines circonstances de médicaments allopathiques, notamment dans les cas de débordements microbiens, de grosses douleurs ou d'atteinte vitale du patient.
Néanmoins ils doivent justement être réservés à ces circonstances d'urgence et ne pas devenir une solution de confort face à nos propres excès ou carences.
Je nommerai rapidement ici les antibiotiques, les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), les IPP (inhibiteurs de la pompe à protons), les statines...
4- Le mode de vie
Notre mode de vie influence directement nos hormones :
Le stress chronique provoque en permanence des concentrations plasmatiques élevées de cortisol qui entraînent un besoin accru d’autres hormones (hormones thyroïdiennes, insuline, progestérone, testostérone) afin de compenser ce déséquilibre.
Le manque d'activité physique : nous sommes la première génération à être autant sédentaire. Bouger tous les jours est vital pour le bon fonctionnement de notre organisme. Notre système lymphatique, qui ne dispose pas de pompe comme le cœur pour activer le flux sanguin, a besoin de mouvements quotidiens pour bien éliminer tous nos déchets.
Le manque de sommeil : certaines hormones sont produites lorsque l'on dort. Une seule nuit de sommeil qui s'écourte de 8h à 6h et le taux de cortisol augmenterait de 50%. La régularité est l'ami de nos hormones.
Le rythme des repas : là aussi la régularité et le respect de pauses alimentaires sont essentiels à l'équilibre hormonal. Le non-stop alimentaire (grignotages permanents) et le manque de temps pour manger et digérer perturbent tout autant notre système hormonal.
D'autres facteurs peuvent jouer un rôle dans la préménopause précoce
Notre déconnexion avec le vivant
Comme tout être vivant, nous sommes des êtres cycliques. Les femmes le savent bien en accueillant chaque mois leurs menstruations. Comme pour les saisons, nous vivons chaque mois 4 périodes similaires à :
l'hiver (les règles, besoin de repos, d'isolement),
le printemps (après les règles jusqu'à l'ovulation, période d'expansion, de création, d'efficacité),
l'été (autour de l'ovulation, ouverture vers l'extérieur, compassion, accueil),
et l'automne (après l'ovulation et avant les règles, période de créativité et d'intuition)
Mais de nos jours avec le travail, les occupations, les responsabilités, la famille, difficile de ressentir ses différentes phases, à moins d'être bien connectée à son corps et ses ressentis. Sans parler de la pilule qui elle, coupe complètement cette notion de cycles puisque les règles sous pilules sont appelées « hémorragie de privation ». Il n'y a plus d'ovulation, plus de cycles naturels.
Les chocs émotionnels/traumas/mode survie
Chacune de nos cellules porte une histoire différente, des mémoires de l'être que l'on a été et de ceux dont nous sommes issus. Notre système hormonal et notre santé globale peuvent être perturbés par ces mémoires qui ne demandent qu'à guérir. En guérissant ses mémoires, nous rétablissons en quelque sorte l'équilibre rompu au moment du traumatisme, qu'il provienne de notre adolescence, enfance, naissance ou même avant.
Il y a aussi un autre "phénomène", surtout depuis 2020, qui est le mode survie. Souvent on ne s'en rend même pas compte tellement nous nous y sommes habitués. Ce mode survie, cette hypervigilance permanente, impacte notre système nerveux et hormonal. Il est important de se faire accompagner pour réussir à en sortir et rétablir un cadre sécurisant dans nos vies.
La perte de sens
Un travail qui ne nous stimule pas, un environnement qui ne nous correspond plus, des relations que l'on conserve par "habitude", une profonde envie de changements mais des peurs qui font barrage, etc... La perte de sens peut arriver à tout âge. On parle parfois de la crise d'ado, de la quarantaine ou de la cinquantaine, mais au delà de cette "saine" crise identitaire, c'est souvent un véritable tsunami intérieur qui nous rend littéralement malade. Car le corps est le dernier rempart pour nous faire comprendre que quelque chose ne va pas!
Pour aller plus loin

Virginie Bazin
Naturopathe, en Vendée et en ligne, spécialisée dans l'accompagnement des femmes en préménopause et ménopause. Vous souhaitez prendre rendez-vous ?
Praticienne de la méthode AIT, je vous aide à vous libérer de vos blocages inconscients.
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